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À propos

La recherche en radiothérapie : quelles innovations pour lutter contre le cancer ?

L’oncologie radiothérapique est une « jeune » spécialité, tout juste centenaire, en constante évolution technologique depuis sa naissance au début des années 1900. Cependant, aux mêmes titres que l’oncologie médicale et la chirurgie oncologique, ces dernières années ont été particulièrement riches en progrès technologiques amenant de véritables révolutions dans la prise en charge des patients. En quelques années, les plateaux techniques de radiothérapie ont vu s’installer des équipements de haute technologie comme les accélérateurs linéaires modernes, intégrant le contrôle des mouvements en temps réel par l’imagerie embarquée des volumes-cibles et organes à risque, le contrôle de la dose.

Depuis deux décennies, le développement technologique de la radiothérapie a ainsi été considérable, apportant un bénéfice clinique démontré, et cette évolution se poursuit. La prise en compte des mouvements en continu et des modifications quotidiennes des volumes permet une radiothérapie adaptative avec un suivi en temps réel notamment grâce à l’essor de l’IRM radiothérapie. Les logiciels d’intelligence artificielle sont de plus en plus intégrés afin d’aider chaque jour le contourage notamment avec le système ETHOS incluant une dosimétrie actualisée à chaque séance. Enfin, la protonthérapie, elle est structurée en France sur trois sites permettant l’accès pour des tumeurs pédiatriques, neurologiques ou ophtalmiques. L’oncologie radiothérapie grâce à son interface réussie avec la physique médicale, a intégré les progrès constants des systèmes de planification des traitements et de la dosimétrie, de la biologie tumorale et du micro-environnement, incluant l’immunologie et le métabolisme, de l’imagerie, des mathématiques et statistiques, etc. L’avenir passera par le développement de nouvelles combinaisons pharmacologiques radiosensibilisantes des tumeurs ou radioprotectrices des tissus sains, de nouvelles modalités d’imageries (radiothérapie et nanoparticules, imagerie fonctionnelle, radiomique, etc.), de nouvelles modalités et protocoles de radiothérapie (radiothérapie de forte dose, hypofractionnée, radiothérapie flash, microfaisceaux, hadronthérapie, etc.), et de modélisation de la prédiction de la réponse et/ou de la tolérance aux traitements à partir de grandes quantités de données hétérogènes (données des « omics », marqueurs sanguins, anatomopathologie, imagerie phénotypique, etc).

L’évaluation de ces nouvelles pratiques en radiothérapie doit évoluer et tenir compte de l’évidence que cette recherche peut difficilement répondre aux mêmes critères que la recherche médicamenteuse. Les essais cliniques de phase II ou phase III sont à privilégier mais sont probablement difficiles, voire impossibles à réaliser dans bon nombre de situations. Des cohortes construites sur des méthodologies proches des essais cliniques permettraient de recueillir et d’analyser des données homogènes, exhaustives, et ainsi d’améliorer les connaissances et les pratiques.

La SFRO organise, depuis 1990 à l’automne, un congrès annuel dédié à la spécialité. Avec un format hybride, ce congrès a pour objectif de partager les innovations technologiques, médicales et stratégiques en oncologie radiothérapie et de réfléchir aux enjeux actuels de la radiothérapie. Avec près de 1000 participants, le congrès de la SFRO est un événement de référence dans le domaine www.sfro-congres.fr

A l’instar de la radiothérapie externe, la curiethérapie est une autre technique d’irradiation permettant de délivrer une forte dose au sein du volume tumoral (augmentation du contrôle local) avec une faible dose aux organes à risque s’y trouvant au contact (diminution de la toxicité). Malgré une promotion régulière par le Groupe de Curiethérapie de la SFRO, son accessibilité reste encore perfectible au niveau du territoire national et doit être valorisée.