Accéder au contenu principal

À propos

Favoriser le déploiement des innovations : un enjeu majeur de la radiothérapie

Pour l’oncologue radiothérapeute, les nouvelles technologies complexes induisent des investissements humains et matériels extrêmement lourds en un temps très court. Au-delà des coûts financiers, ces techniques nécessitent une formation des personnels, une adaptation du mode d’organisation des plateaux techniques et une augmentation des moyens de contrôle et de maintenance sans équivalent depuis la naissance de la radiothérapie. La soutenabilité financière de tels investissements sur une longue période nécessite une réflexion sur une valorisation équitable entre tous les modes d’exercice. Elle doit favoriser la modernisation des plateaux techniques dans un cadre sécuritaire et d’organisation territoriale structurée au niveau local, régional et national permettant un accès équitable à l’ensemble de la population. Cette organisation graduée est le gage d’une intégration plus rapide des innovations et un effet de tuilage entre des établissements de proximité et des centres très spécialisés de recours. Elle amène à une réflexion sur une restructuration des plateaux techniques existants autour d’un parcours du patient coordonné avec ses autres traitements.

En collaboration avec le SNRO, elle a créé en 1998 l’AFCOR, Association de Formation Continue en Oncologie Radiothérapie. L’AFCOR est la structure d’enseignement indispensable pour répondre à l’obligation de formation médicale obligatoire et à la préparation de la recertification des professionnels du domaine.

Plusieurs niveaux ou modes d’organisation peuvent être sériés : classiquement, on discerne les soins, la recherche et l’enseignement. On doit s’intéresser aussi aux origines géographiques du recrutement, aux thématiques d’intérêt pour les localisations tumorales, pour la recherche clinique, de transfert et fondamentale, et enfin aux possibilités de mutualisation tant sur le plan humain que matériel. L’agrégation et l’homogénéisation des procédures d’assurance qualité sont également des aspects novateurs et essentiels qui seront une source d’économie d’échelle et de gains de sécurité.

Enfin, un aspect important et complémentaire de ce qui précède concerne la formation des différents acteurs, formations initiales et professionnelles. Les innovations actuelles en radiothérapie requièrent des compétences élargies pour chaque professionnel (oncologue radiothérapeute, physicien médical, dosimétriste, manipulateur en électroradiologie médicale (MERM), technicien, etc.) et un développement des échanges pluriprofessionnels. Dans ce contexte (soins, recherche, assurance-qualité, etc.), l’universitarisation de la formation des physiciens médicaux apparaît légitime, voire obligatoire. Un effort important doit également être fait dans l’augmentation du nombre de physiciens médicaux et de MERM formés et leurs déploiements dans les services de radiothérapie.
Un certain nombre de compétences très diverses est donc obligatoire pour assurer cette mission, à savoir des compétences anatomiques, cliniques, techniques, de physique médicale, et bien sûr psychologiques. Une réflexion doit être menée sur ces métiers en termes de reconnaissance et de réingénierie de la profession, d’universitarisation de la formation et surtout en termes d’évolution de carrière, d’encadrement, de pratiques avancées et de coordination, et d’accès à la recherche.